Bonjour, moi c'est Justine Viecker et Jael Roth et on va vous présenter la bien-traitance face aux enjeux de la nouvelle gestion publique en institution.
Je m'appelle Bob, je suis éducateur social et je lance une manifestation pour de meilleures conditions de travail.
Mon premier argument est la nouvelle gestion publique. Faire plus avec moins, vous connaissez ?
Les institutions font face à une augmentation de l'administratif et elles doivent rendre des comptes pour chaque acte.
En même temps, leur finance et leur personnel est réduit.
En bref, les statistiques et les résultats
comptent bien plus que le bien-être des personnes. Bien-être des personnes, bien-traitance, c'est quoi ?
J'ai interrogé au sein du foyer où je travaille les personnes pour voir ce qu'elle a. Bien-traitance pour elles.
Mes collègues m'ont parlé de bienveillance,
communication ainsi que de la participation laissée aux jeunes que nous accompagnons.
Les jeunes, quant à eux, m'ont parlé de respect, de l'intimité,
d'autonomie, de confiance et de participation à la vie du groupe.
Quatrième argument, je vous pose une simple question.
Comment peut-on être bien-traitant dans un contexte qui privilégie les résultats plutôt que les personnes ?
Imaginez. Par manque de personnel, vous êtes seul avec un groupe de dix enfants pour la préparation du repas du soir.
Le temps presse. 30 minutes pour préparer le repas. Est-ce que les enfants peuvent prendre des décisions,
participer et s'impliquer dans la vie du groupe ?
Ou est-ce qu'il est plus efficace de faire vous-même afin de respecter les horaires ? Que choisissez-vous ? Résultats ou bien-traitance ?
Imaginez encore. Les jeunes grandissent et vous demandent une chambre individuelle.
Problème, il n'y a plus d'espace.
L'institution a fait une demande de fonds pour un agrandissement à l'État. Que choisira l'État ? Finance ou bien-traitance ?
Imaginez encore plus. Au sein de votre institution, les éducateurs ne participent pas à l'élaboration des protocoles institutionnels
et vous n'êtes pas toujours en accord avec leur contenu.
Par exemple, les protocoles vous disent que les enfants de moins de 12 ans n'effectuent pas de sortie seul.
Un jour, un jeune qui a 12 ans dans un mois vous demande d'aller rejoindre ses amis au skatepark en bas de la rue.
Vous trouvez que cet enfant est responsable, de confiance et autonome. Pour vous, il pourrait y aller seul. Quel choix faites-vous ?
Respecter les protocoles institutionnels ou favoriser l'autonomie ?
Evidemment, en 15 ans d'expérience, je retiens certaines ressources me permettant de faire face à ces difficultés,
notamment la capacité d'adaptation, l'écoute, la communication, le lien avec les jeunes et la place que je leur laisse,
l'intégration de leurs proches, la collaboration avec mon équipe, passant aussi par des supervisions et des analyses de pratiques et bien d'autres encore.
Cependant, si je propose cette manifestation, c'est que j'ai des demandes à faire à l'État, avec pour but d'améliorer nos conditions de travail.
J'aimerais qu'il y ait une adaptation des mesures économiques à la réalité des travailleurs sociaux et que les mandats étatiques prennent en compte les besoins
institutionnels, les besoins des personnes que j'accompagne et les besoins des professionnels.
Je demande aussi qu'il y ait suffisamment de professionnels formés pour garantir un accueil bien traitant.
Pour ce faire, il est nécessaire qu'il y ait une meilleure reconnaissance de notre formation.
J'espère que ces trois minutes ont réussi à te convaincre et à bientôt le 6 juin !